Le gin est une eau-de-vie dont l’ingrédient essentiel est la baie de genièvre. La magie du gin est qu’il propose plusieurs styles et expressions. Du bathtub au navy strengh en passant par le old tom, le gin peut se déguster pur ou en cocktails.
D'où vient le gin ?
Le gin peut être considéré comme le descendant du « genever » (genièvre en français), une eau-de-vie qui a vu le jour aux Pays-Bas au XVe siècle. Son histoire est très ancienne puisqu’elle remonte à 1495, et si l’on en croit l’engouement que cette eau-de-vie suscite partout dans le monde, elle devrait se poursuivre encore très longtemps.
Histoire du gin
1495, naissance au Pays-Bas
La plus ancienne recette de gin date de 1495. Elle a été retrouvée par Philip Duff, grand spécialiste de l’eau-de-vie de baies de genièvre, dans un manuscrit ayant appartenu à un riche marchand hollandais. Si des épices extrêmement rares pour l’époque entrent dans sa composition, le genièvre est clairement le coeur du sujet.
XVIIe siècle, le succès du Genever
Aux Pays-Bas, le « Genever » flirte avec le succès. Cet ancêtre du gin est élaboré en redistillant un mélange d’alcool de grain et de vin de malt, appelé moutwijn, auquel on ajoute des baies de genièvre. Il a la réputation de guérir tous les maux, et séduit également les soldats anglais engagés dans la guerre de 80 Ans, qui le baptisent “Dutch Courage”.
XVIIIe siècle, la terrible « gin craze »
Avec le retour des soldats et l’accession du néerlandais Guillaume d’Orange au trône britannique en 1688, le gin part à la conquête de l’Angleterre. Plus léger que le « genever », le gin est le plus souvent élaboré uniquement à partir d’un alcool neutre de grain.
Une production encouragée par le gouvernement
Le gin devient très populaire auprès de la classe ouvrière, un peu trop d’ailleurs puisque la “folie du gin” ou « gin craze » finira par s’emparer du pays tout entier. Le gin est alors accusé d’être à l’origine de l’alcoolisme qui fait des ravages, en particulier à Londres.
1751, l’adoption du Gin Act calme le jeu
Pour enrayer l’épidémie, plusieurs lois sont adoptées jusqu’au Gin Act. À partir de 1751, seuls les taverniers, soumis à de fortes taxes, sont autorisés à vendre du gin. Les prix flambent : peu à peu, sa consommation diminue. Mais cet épisode a marqué les esprits. Aujourd’hui encore, les Anglais appellent “gin joints” les bars mal famés et utilisent l’expression “gin-soaked” pour désigner les personnes ivres.
XIXe siècle, de nouveau respectable
Dans les colonies, les marins britanniques donnent naissance au gin tonic : un moyen agréable de consommer de la quinine afin de lutter contre la malaria. En Europe, ce sont les bartenders qui redonnent au gin ses lettres de noblesse. Il entre en effet dans la composition de nombreux cocktails dont le célèbre Martini de James Bond.
Années 80, période sombre pour le gin
Le gin connaît en effet une période sombre dans les années 80, tout comme le cocktail d’ailleurs. La qualité n’est pas au rendez-vous et, l’offre est très pauvre. Quant aux gin tonic servis en boîte de nuit dans des verres tubes qui ont heureusement disparu, ils laissent aujourd’hui encore un souvenir amer à toute une génération.
Aujourd’hui, le retour en grâce
Depuis quelques années, le gin fait un retour plus que remarqué sur le devant de la scène. S’il a longtemps été considéré comme une spécialité britannique, des pays comme l’Espagne, la Belgique, les États-Unis ou la France produisent également de très beaux gins premium. Des produits désormais capables de séduire aussi bien les barmen que les cavistes et les amateurs les plus exigeants.
Laissez-vous surprendre par ces gins contemporains. En dégustation ou en cocktail, ils jouent clairement dans la cour des grands spiritueux.
Elizabeth Spurr,
Brand Manager Dugas