Votée le 21 mai 2019, la nouvelle réglementation européenne définissant l’appellation rhum entrera en vigueur le 25 mai 2021. Définition, composition, degré d’embouteillage, âge ou encore catégories, ces nouvelles règles sont destinées à lutter contre la concurrence déloyale et offrir une plus grande transparence aux consommateurs.
Définition
Le rhum doit être élaboré « exclusivement par fermentation alcoolique et distillation soit des mélasses ou des sirops provenant de la fabrication du sucre de canne, soit du jus de la canne à sucre lui-même, distillée à moins de 96% » et il doit être embouteillé à 37,5% minimum.
L’édulcoration
Le rhum peut être édulcoré. Si la nouvelle réglementation reste fidèle à ce principe, elle impose toutefois des limites. En effet, désormais, le rhum ne peut pas contenir plus de 20 grammes par litre de produits édulcorants, exprimés en sucre inverti.
Les additifs
En plus du sucre, le caramel qui est utilisé pour adapter la coloration, fait également partie des additifs autorisés. En revanche, selon cette nouvelle réglementation, un rhum ne peut pas être aromatisé. L’utilisation de substances aromatisantes ou de vanilline autre que celle apportée par le bois des fûts sont en effet interdites. De fait, toutes les boissons contenant des additifs non-autorisés, au même titre que celles comptant plus de 20 grammes de sucre par litre, entrent dans la classification « boisson spiritueuse » ce qui est par exemple le cas des rhums épicés.
L’âge
L’autre évolution de cette nouvelle réglementation concerne l’âge. Jusqu’à présent, en fonction des lois de leurs pays, les producteurs avaient la possibilité de mentionner l’âge du rhum le plus âgé de leur assemblage. Une tolérance qui prend fin. A présent, au même titre que pour le whisky, les producteurs ont l’obligation de mentionner l’âge du plus jeune des rhums entrant dans leur assemblage. Par ailleurs, « toutes les opérations de vieillissement de la boisson spiritueuse doivent être effectuées sous le contrôle fiscal d'un État membre ou sous un contrôle présentant des garanties équivalentes. »
Les indications géographiques
Si la Martinique est l’unique territoire du monde du rhum à bénéficier d’une AOC (appellation d’origine contrôlée), les eaux-de-vie de canne produites dans neuf régions, en France mais également en Espagne et au Portugal, sont protégées par une IGP (indication géographique protégée).
- Rhum de la Guyane
- Rhum de sucrerie de la Baie du Galion Rhum des Antilles françaises
- Rhum des départements français d'outre-mer
- Ron de Málaga
- Ron de Granada
D’autres pays producteurs comme le Guatemala ou le Venezuela ont également adopté un cahier des charges qui encadre l’élaboration de leurs rhums protégés par une DOP (dénomination d'origine protégée) et une DOC (dénomination d’origine contrôlée).
Les punchs au rhum
Cette nouvelle réglementation européenne définit également la catégorie des punchs au rhum, une famille qui a de plus en plus de succès auprès des amateurs. Un punch au rhum est « une liqueur dont la teneur en alcool découle de l'emploi exclusif du rhum » et qui doit titrer 15% minimum. Sa teneur minimale en sucre, exprimée en sucre inverti, est de 100 grammes par litre. Enfin, seules les substances et préparations aromatisantes naturelles peuvent être utilisées pour élaborer les punchs au rhum.
Qu’est-ce que ça change pour les cavistes ?
Au même titre que les producteurs dont l’étiquetage des bouteilles doit être conforme à la réglementation de l’Union Européenne et que les importateurs ayant la responsabilité de mettre sur le marché des produits conformes aux nouvelles règles, cette nouvelle réglementation va également impacter les cavistes. Pour que les consommateurs soient clairement informés sur la nature du produit qu’ils achètent, désormais, en boutique, les rhums doivent être présentés séparément des boissons spiritueuses.
Les équipes Dugas
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